Il avait jamais demandé à être là. La guerre, décidément, c'est pas pour lui.

Alors, il s'était caché dès le début de la bataille. Il s'était caché, car, lorsque son meilleur ami était tombé, il avait pris peur, terriblement peur. Alors voilà, profitant d'une erreur de l'adversaire, il avait couru sur cette colline, derrière ces petites haies.

En plus, c'était pas mal, il pouvait tout voir de là-haut. Son armée se défendait pas trop mal. Et puis, si quelqu'un passait en bas, il pouvait aussi l'avoir, de là où il était. Mais personne passait jamais.

De là-haut, il vit la terrible erreur tactique qui décima la moitié de son camp. Terrorisé, pétrifié, il se terrait, couché sur le sol.

Il était tout seul à présent. D'en bas, l'armée ennemie ne pouvait pas le déloger. Grâce à lui, elle dut négocier.

Le petit Soldat Peureux était fier.

À mon départ, un léger gout d'amertume pointait à travers le souvenir papillaire des crèpes.