Geekeries et d'autres choses - Mot-clé - neurosciences2024-01-29T10:26:26+01:00urn:md5:51ff50324f4f72c0e78683659647f2c8DotclearLes neurosciences au service du design numérique, par Marc Van Rymenanturn:md5:0bbbe7fb67d6a1dfcae3700100d406fe2011-11-17T22:49:00+01:002011-12-27T15:46:06+01:00Julien WajsbergParis-Web 2011designmarc van rymenantneurosciencespariswebparisweb2011 <p><em>Ce billet est un compte rendu de la <a href="http://www.paris-web.fr/2011/conferences/la-science-au-service-du-design.php">conférence de Marc Van Rymenant à Paris Web 2011</a>.</em></p>
<h3>Le comportement ?</h3>
<p>Un écran génère des mauvais comportements.
Comment faire pour générer un comportement d'un certain type ?</p>
<p>C'est un constat: on veut plus de plaisir à faire des choses, et on veut
moins de travail, moins d'emmerdes. La solution est donc simple: il faut
fournir le plus de plaisir avec le moins d'ennuis !</p>
<p>Un exemple simple: en utilisant les meilleurs intervenants, Nespresso a
pourtant lancé un site avec un retour sur investissement négatif.
Comment est-ce possible ? Avec les techniques de neuroscience, on a
pu améliorer ce paramètre.</p>
<h3>Le comportement est un produit du cerveau</h3>
<p>Les gens n'agissent pas comme ils pensent, ou comme on pense qu'ils pensent.</p>
<p>Devant un écran, 5% de l'activité du cerveau est conscient, le reste est non conscient.
Avec un simple stimuli, beaucoup d'activités sont stimulées dans le cerveau.</p>
<h3>Le public participe</h3>
<p>Ici, le conférencier a distribué des feuilles au public. Ces feuilles
étaient similaires: elles contenaient tous les nombres entre 1 et 79, tous
placés au même endroit. Cependant, sur la moitié de ces feuilles,
une grille était dessinée. Après étude des feuilles, on s'apercevait alors
que les nombres étaient rangés selon un ordre bien défini, mais cet
ordre était plus difficile, presque impossible, à découvrir sur la feuille sans grille.
À noter que dans les deux cas, on ne s'apercevait tout de même pas
de l'ordre caché au départ.</p>
<p style="text-align: center"><img src="https://everlong.org/blog/public/feuille_chiffres_neuroscience_cc_romy_tetue.jpg" alt="Feuille distribuée par le conférencier, contenant des nombres en désordre apparent" title="Photo de la feuille distribuée, Copyright Romy Tetue (CC BY-SA 2.0)" /></p>
<p>Le conférencier nous a alors demandé de chercher les nombres dans l'ordre
séquentiel, pendant une minute, et nous a demandé à quel nombre nous
nous étions arrêté à l'issue du temps. On s'est aperçu que les participants
avec la version avec grille étaient allés bien plus vite. Inconsciemment,
le cerveau s'était servi de la grille pour chercher plus facilement.</p>
<h3>L'eyetracking n'est qu'un outil</h3>
<p>L'eyetracking est aussi un outil utile: il permet de retracer le
parcours des yeux. Mais attention, il ne faut pas regarder le parcours
lui-même mais aller plus loin et chercher pourquoi ce parcours a été
utilisé. On s'aperçoit que pour un même site, le parcours des yeux est
différent en fonction du but recherché.</p>
<h3>Parcours d'un site avec son cerveau</h3>
<p>On découvre l'écran avec la partie animale du cerveau, le thalamus.
En gros il voit flou l'écran et essaie d'aller chercher ce qui est pertinent
avant d'analyser plus loin.</p>
<p>Ensuite, le cerveau utilise le putamen, siège des plaisirs immédiats.</p>
<p>Puis, c'est le globus pallidus qui est utilisé: une porte s'ouvre vers
le cortex pour lui dire ce qui est intéressant.</p>
<p>Le cortex analyse ensuite réellement le contenu.</p>
<p>On prend alors un exemple du site web Cartier, où le design excite la
partie animale/émotionnelle mais la partie cortex/analyse a une réponse
aversive/négative, ce qui est très déceptif globalement.</p>
<h3>Une stratégie du comportement</h3>
<p>Il faut créer une stratégie comportementale, créer une architecture de
l'information, pour essayer de générer un comportement "retrieve
and discover" (récupération et découverte).</p>
<p>Il faut ensuite créer une architecture d'écran, essayer de déterminer
l'ordre de lecture du site pour pouvoir ensuite analyser les eyetrackings
avec objectivité et des certitudes: préparer les scénarios, voir ou se
porte l'attention, quelles sont les zones regardées, analyse des zones,
complexité, émotions, engagement, actions, mémorisation, verbalisations.</p>
<p>La conception classique oppose le design et la technique, utilise les
fantasmes, décide par un "j'aime ou j'aime pas". Au contraire,
la conception orientée comportement va utiliser le design comportemental,
les habitudes de la réalité, des tests neurologiques, et des résultats.
Toute l'organisation doit mettre le client au centre, se focaliser sur
la culture de la compagnie.</p>
<h3>Les sciences comportementales au service du design</h3>
<p>En conclusion, appliquons les résultats de la recherche des sciences
comportementales, et designons sur des faits comportementaux, pas sur
des impressions du type "j'aime, j'aime pas".</p>
<h3>Pour en savoir plus</h3>
<p>On peut consulter le <a href="http://www.simplifyinginterfaces.com">blog Simplifying Interfaces</a> de Marc Van Rymenant, qui regorge d'articles sur le sujet issus des cas qu'ils ont traités.</p>